Après plus de trente ans à vivre avec une différence qu’elle n’osait pas affronter, Claire a trouvé dans le trail une véritable thérapie. Née avec une agénésie de l’avant-bras droit, elle a longtemps souffert du regard des autres et des remarques blessantes. Mais aujourd’hui, elle transforme cette douleur en force.
C’est au départ de l’OCC, l’une des courses mythiques de l’UTMB Mont-Blanc, que Claire se lance un défi : parcourir 61 kilomètres et 3 487 mètres de dénivelé positif. Sans bâtons de course, elle s’entraîne à trouver son équilibre et à mobiliser ses appuis pour franchir chaque montée. « Le trail est devenu ma thérapie numéro une », confie-t-elle.
La Team Adaptive, un collectif pionnier
Si Claire a pu franchir ce cap, c’est grâce à la Team Adaptive, une équipe fondée par Boris Ghirardi, alias @pied_de_robot. Son objectif : favoriser la pratique du trail et de l’ultra-trail pour les personnes en situation de handicap. Boris Ghirardi leur offre un cadre, un accompagnement et une visibilité dans un milieu encore peu représenté. « La team Adaptive entend démontrer que le vrai challenge est intérieur et que chaque kilomètre parcouru est une victoire contre les préjugés », a déclaré Boris Ghirardi.
La Team regroupe aujourd’hui quatorze athlètes aux profils variés, porteurs de handicaps physiques ou mentaux, tous animés par une même volonté : repousser les limites et démontrer que la montagne peut être accessible à toutes et à tous.
Au-delà de la préparation physique, la Team Adaptive met également à disposition des guides. Dans le cas de Claire, son guide Daniel joue un rôle essentiel, notamment lors des ravitaillements ou dans les passages plus techniques.

Courir pour une revanche
Au-delà du sport, courir reste pour Claire un combat intime. « J’ai beaucoup souffert du regard des autres. Si je cours, c’est aussi pour prendre ma revanche sur toutes les souffrances que j’ai pu vivre plus jeune. »
Son objectif pour l’OCC était clair : franchir la ligne d’arrivée en 11h30, sans jamais envisager l’abandon. Pari presque tenu : on la retrouve, souriante et émue, franchissant la ligne à 22h05, après 11h48 d’effort. Quelques minutes de plus que prévu, mais l’essentiel est ailleurs : elle a gagné sa course, celle contre le doute et les blessures du passé.

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Jeanne Metzinger
Journaliste rédactrice
04/09/2025
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