AnnaRvr : « Je raconte des histoires personnelles sur scène que je n’ai jamais dites à personne »

Ce mercredi 17 décembre, c’était la dernière pour AnnaRvr et son spectacle intitulé « Contre-soirée ». Dans les salles depuis huit mois, la comédienne partage ses confidences, réflexions et moments de vie.

Le spectacle de AnnaRvr « Contre-soirée », dans les salles depuis huit mois, offre une immersion intime dans le quotidien de la comédienne. Un spectacle qui était initialement un podcast. En effet, l’artiste l’a créé en 2022. Elle a décidé de se lancer devant un public en mai dernier. Le Média Positif l’a rencontré.

Quel est le concept du podcast Contre-soirée ?

Contre-soirée, c’est un podcast un peu comme un journal intime, pas trop intime non plus, qui me permet de créer une vraie connexion avec les personnes qui m’écoutent. Je partage mes pensées, mes réflexions, mes moments de vie et mes ressentis les plus profonds. Finalement, je me rends compte que la vie n’est qu’une expérience très universelle : on vit les mêmes étapes de la vie. Ça faisait plus de dix ans que j’étais sur YouTube et sur les réseaux sociaux. Quand je me suis mise au podcast, c’était différent, c’est beaucoup plus intime. Le fait que je sois dans les oreilles des gens et que ce format n’ait pas de limite de temps me permet de créer un lien très fort avec eux. Ils voient l’humaine qui est en moi, et pas du tout la créatrice de contenu.

Pourquoi avez-vous décidé de porter le podcast sur scène ?

Épisode après épisode, j’échangeais de plus en plus de DM, par exemple sur Instagram, avec les personnes qui écoutaient le podcast. Ils me racontaient des histoires de vie, partageaient ce qu’ils avaient compris de mes propos ou faisaient des parallèles avec leur propre vie. Un lien très fort s’est donc créé. Après un an et demi de podcast, il m’a paru naturel de rencontrer mon public en vrai : c’était un peu la suite logique. La scène me permet de compléter la relation que j’ai créée avec les auditeurs à travers l’audio. Je peux voir leurs réactions, entendre leurs rires et répondre à leurs questions. Cette interaction crée un échange unique.

Tu as fait l’Olympia en première scène, c’était comment ?

Quand on préparait le spectacle, en plein brainstorming, on a parlé de l’Olympia et je n’ai plus voulu lâcher cet objectif… et on l’a fait ! J’avoue que j’avais peur, car d’habitude je suis seule dans ma chambre derrière mon micro. J’avais peur que ça ne fonctionne pas sur scène, devant tout le monde. Mais en fait, j’ai découvert une vraie passion pour le fait de me donner en spectacle ! C’était un peu impressionnant, avec toutes les préparations pendant un an… et j’ai eu la grande chance de remplir la salle en dix minutes. Je savais que les personnes présentes étaient bienveillantes et qu’elles avaient vraiment envie de passer un bon moment, qu’elles connaissaient le podcast ; donc je savais que je parlais à un public conquis. Et en fait, je me suis rendu compte que j’étais même plus à l’aise pour raconter des choses, pour me moquer de moi. Franchement, la scène, ça a presque développé un peu plus ma personnalité !

Est-ce que vous sentez que votre spectacle a un impact sur les personnes qui viennent vous voir ?

Oui, j’ai des filles qui m’écrivent pour me donner des nouvelles des histoires qu’elles ont racontées pendant le spectacle. Par exemple, il y a une fille qui expliquait que son frère était très toxique en amour. Il est en couple depuis longtemps et va se marier, mais elle n’accepte pas son comportement. Son frère lui a demandé d’être maître de cérémonie, elle a accepté mais n’est pas à l’aise. Elle raconte son histoire pendant le spectacle, et là le public lui donne des conseils, lui suggérant par exemple d’écrire une lettre à son frère. Depuis, je continue d’échanger avec elle sur Instagram. On en a parlé longtemps, dans une ambiance très bienveillante, et elle m’a dit qu’elle ne s’était jamais livrée sur ce sujet et que ça l’avait vraiment aidée. Grâce aux échanges avec la salle, elle a trouvé le courage d’écrire cette lettre pour expliquer son ressenti à son frère, quelque chose qu’elle n’aurait pas osé faire seule. Elle m’a dit que ça lui avait vraiment fait du bien. Franchement, c’est tellement touchant et bienveillant, et pour moi, c’est hyper gratifiant.

Tu parles beaucoup de ta psy dans ton spectacle et de ses bienfaits sur toi. Le spectacle t’aide aussi ?

Le spectacle en lui-même m’a vraiment fait du bien. Il m’a permis de parler de plein de choses, d’exorciser certaines émotions et de réaliser pas mal de choses sur moi-même. Sur scène, je raconte des histoires personnelles que je n’ai jamais partagées avec personne. Par exemple, à un moment, je parle de ma relation actuelle, qui est très saine. Lors de la première date du spectacle, j’ai dit des choses à voix haute que je n’avais jamais dites à mon conjoint… et lui était dans la salle. Sans que les spectateurs le sachent, c’était assez intense pour moi de me livrer comme ça. Le fait que le public soit là, avec autant de gentillesse et de bienveillance, c’est incroyable. Humainement, ça fait un bien fou. Je me sens tellement soutenue et comprise.

Avez-vous des projets pour l’avenir ?

Le spectacle se termine dans une semaine donc là je suis fatiguée, mais tellement reconnaissante ! En ce moment, la grande question, c’est : est-ce que je repars en tournée plus tard ? Moi, je veux continuer à faire du spectacle, mais je ne veux pas le faire sans que ça ait du sens. Évidemment, ça recommencera à un moment donné, mais pour moi, le cabaret devait avoir une fin. Je voulais que ce projet ait une conclusion, parce que je trouve qu’on l’a vraiment bien exploité et je ne voulais pas qu’il s’éternise. Je me laisse un peu le temps de digérer, de savourer, et ensuite je verrai ce que je fais.

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Adèle Delechat
Journaliste – Rédactrice
Le 18/12/2025