Dillon Marsh utilise la photographie pour réveiller les consciences et alerter sur les enjeux environnementaux que pose l’extraction de minerais. Et cela inspire jusqu’à faire naître des solutions.
En 1866, Erasmus Jacobs découvre le premier diamant d’Afrique sur les rives sud-africaines du fleuve Orant. Depuis, les mines se sont accumulées laissant des cicatrices de centaines de mètres de profondeur dans le sol sud-africain.
Dillon Marsh, photographe de passion et de raison, s’est donné pour mission de montrer l’exploitation des terres de son pays à travers sa série « For What It’s Worth ». Pour cela, il ajoute des éléments numériques à ses photographies afin de révéler la taille totale des minerais extraits par rapport à l’immensité des mines à ciel ouvert ; il rend alors visible l’inconcevable. Dillon Marsh précise d’ailleurs « qu’en incorporant l’image de synthèse, je suis en mesure de révéler quelque chose que je ne pourrais pas montrer uniquement avec la photographie ».
En incorporant l’image de synthèse, je suis en mesure de révéler quelque chose que je ne pourrais pas montrer uniquement avec la photographie
Dillon Marsh, photographe
En parcourant les mines sud-africaines de cuivre, de diamant, d’or et de platine, il a été particulièrement interpellé par l’imposante mine de Koffiefontein qui mesure 760m de large pour 487m de profondeur. A travers cette photographie, Dillon Marsh met en avant le contraste entre la sphère de diamant – rajoutée numériquement – au premier plan et la profondeur abyssale de la mine creusée pour y parvenir.
En mai dernier, son travail est couronné par l’exposition « Près des yeux, près du cœur » à Paris, dans la galerie « The Caring Gallery » en partenariat avec la fondation Jane Goodall. Ayant pour ambition de mettre en lumière l’impact de l’homme sur la biodiversité, cette exposition était aussi un appel aux citoyens à se saisir de ces enjeux afin de répondre aux problématiques environnementales et sociales liées à l’extraction des minerais tels que le diamant et l’or.
Si la mise en lumière de ces enjeux est nécessaire, des solutions existent et s’organisent d’ores et déjà pour y répondre. Plusieurs acteurs s’engagent donc pour faire bouger les lignes dans ces secteurs. C’est par exemple le cas de la marque de joaillerie Courbet qui crée ses diamants dans des laboratoires français et utilise de l’or recyclé pour fabriquer ses bijoux. Son constat est clair : il y a davantage d’or sur terre que sous terre, pourquoi donc aller le chercher dans le sol ?
La maison s’est d’ailleurs porté acquéreur de cette photographie de Dillon Marsh qui, dans un élan paradoxal, nous fait à la fois admirer la beauté des paysages véhiculée par la conception artistique de la photographie et réagir face à la violence de cette plaie béante dont sort cette petite sphère précieuse. Ainsi, Courbet préserve donc le savoir-faire de la joaillerie française tout en assurant la protection de l’environnement, une démarche encourageante et inspirante qui devrait pouvoir en faire naître d’autres dans son sillon !
Par Hugues de Rosny
Bonjour, merci pour ce bel article et cette découverte.