Une Dictée Géante avec Gaël Faye

Ce lundi 29 janvier, l’écrivain et chanteur Gaël Faye a donné un rendez-vous aux amoureux de dictées à la Bibliothèque nationale de France (BnF), pour plancher sur un texte de Marie-Hélène Laffon. L’occasion pour les 240 participants de tester leurs compétences en orthographe et en grammaire et de relever le défi de cette dictée géante depuis la salle Ovale, lieu emblématique du 2e arrondissement de Paris.

Les syllabes claquent au rythme de Gaël Faye. La sueur perle sur le front des participants. Le doute plane sur les p et les m, mais comment s’écrit le mot avunculaire ? En cette fin du mois de janvier, 240 participants se sont prêtés au jeu de la dictée géante organisée par la marque de Pilot Pen France, le tout dans une ambiance détendue et conviviale. L’objectif ? «Reprendre confiance, se challenger et oser», indiquent les organisateurs de l’évènement.

« Je parle d’erreurs et pas de fautes, ça reste un jeu » explique l’écrivain et fondateur de la Dictée Géante, Rachid Santaki, lors de la correction. Pour les quelques 240 participants, le doute plane. Les contestations fusent et la scission se créée. « Faramineux » ou « pharamineux » ? Telle est la question. La réponse sera les deux depuis la réforme de l’orthographe, qui d’ailleurs ne semble pas faire l’unanimité.  

A vrai dire, le texte de Marie Hélène Lafon était propre aux dissensions. Spécifiquement rédigé pour l’évènement avec en sujet la dictée, le récit s’amuse d’accords alambiqués et de mots inconnus au répertoire.  « On est venues pour vivre une expérience ludique dans un beau cadre, on est très joueuses !» nous racontent deux participantes. « C’est chaleureux, sans stress. C’est rare, on a plus l’habitude d’écrire en plus ! » s’exclament-elles après avoir confié leurs résultats respectifs de 6 et 11 erreurs.

L’événement organisé avec Pilot Pen France s’est tenu de 14h à 17h dans la salle Ovale de la bibliothèque national de Richelieu. Lieu mirifique qui, comme son nom le suggère, enveloppe les visiteurs par ses étagères de savoir. Les deux milles ouvrages exposés ne sont que la partie émergée de l’iceberg. La collection complète couvrirait la distance Paris-Lyon selon le guide qui nous ouvre l’accès à l’étage pour rencontrer le parrain de cette édition, Gaël Faye.  

Gaël Faye : musicien, écrivain, dicteur

Dans son discours d’ouverture, l’auteur de Petit Pays déclame le désamour du jeune Gaël pour la dictée, avant de nous confier « La langue française c’est ma déesse, sans elle je ne suis rien. C’est infini, c’est inépuisable, c’est tellement musical ».

Sa connexion avec le Français est physique, sensorielle « Je prends un plaisir charnel à prononcer certains poèmes, certaines chansons. Cette sensation en bouche – je n’y connais rien en vin – mais j’imagine que cela doit être un peu comme pour un œnologue. Il y a des cépages dans la langue française et pour les apprécier il faut en goûter plusieurs » explique-t-il.

Si Pilot Pen et Gaël Faye se sont retrouvés, c’est avant tout grâce à la valeur qu’ils accordent à l’écriture manuscrite. « Les gens sont encore attachés à l’écriture, elle a de nombreux bienfaits pour se connecter. » nous dit Dilraj Soomaroo, directrice communication de Pilot Pen France. Pour Gaël, hors de question de délaisser son cahier de notes « Moi c’est stylo papier, c’est la base. C’est le plus immédiat, le plus économique. »

Faire couler l’encre, c’est une manière de vivre les mots et pas question de troquer cette liberté au profit des touches d’un clavier. « C’est un geste en courbe. Quand on tape il y a quelque chose de mécanique. L’écriture c’est un mouvement de danse, plus libre, qui prend la forme de l’esprit » explique l’artiste Franco-Rwandais. « Sur les machines, on ne les voit pas les ratures. Ce qui se rapproche plus de l’âme humaine c’est l’écriture manuscrite ».

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