Arthur, déficient visuel, et Abdallah, son guide valide, courent ensemble depuis 4 ans. À travers leur complicité, ils brisent les barrières du handicap visuel et montrent que la course à pied peut être une activité accessible à tous. Rencontre.
Sous les lumières blanche du stade Jules Noël à Paris, un groupe de sportifs s’échauffe. Le froid mord un peu, mais l’ambiance est chaleureuse. Rires, tapes sur l’épaule, encouragements : ici, on ne court pas seul. Abdallah et Arthur font partie de ces binômes qui, chaque semaine, se retrouvent pour fouler la piste ensemble. Arthur est déficient visuel. Son guide et binome, Abdallah, lui, a déjà parcouru plusieurs continents pour des missions humanitaires.
Courir avec Arthur lui est apparu comme une évidence. « Aider quelqu’un à faire du sport, à bouger, c’est aussi ma victoire », sourit-il en regardant Arthur. Une dizaine de duos courent en cadence, reliés par une corde qui symbolise bien plus qu’un simple lien physique : c’est un fil de confiance, d’écoute et de partage.
Les Jeux paralympiques ont encouragé les bénévoles
Le principe est simple : un coureur malvoyant est relié à son guide par une corde courte. Ce dernier lui indique les obstacles, adapte le rythme et veille à sa sécurité. « Il ne s’agit pas juste d’accompagner, c’est un véritable travail d’équipe », expliquent-ils.
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Depuis quatre ans, chaque jeudi, ils viennent ici partager leur passion avec d’autres duos. « On était six au début, aujourd’hui, on est plus d’une dizaine ! », raconte Arthur, enthousiaste. Le bouche-à-oreille fonctionne bien, mais le constat est toujours le même : trop peu de personnes malvoyantes connaissent ces initiatives. « On sait que depuis les Jeux paralympiques, des guides sont là, prêts à aider, mais il manque encore un lien pour mettre en relation ceux qui veulent courir et ceux qui en ont besoin », ajoute-t-il.
C’est justement pour répondre à ce besoin qu’est née Binômes, une application qui met en contact des guides avec des coureurs déficients visuels. Un moyen simple et efficace pour trouver un partenaire de course près de chez soi, que ce soit pour une sortie tranquille en forêt ou une préparation à un marathon.
« Partager l’effort, c’est encore mieux«
Mais au-delà de la technologie, c’est aussi la convivialité qui attire. Courir ensemble, c’est un échange. Les associations comme Courir en duo, A2CMieux ou Jam Omnisports l’ont bien compris et proposent des rencontres régulières. « Courir, c’est bien, mais partager l’effort, c’est encore mieux », affirme le duo à la fin d’une heure d’entrainement.
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Claire VALENTIN
17/02/2025