Le 27 avril, plus de 1 000 bénéficiaires, sans-abri, mineurs isolés, réfugiés ou personnes en grande précarité, ont participé à la « Journée Positive ». Un événement organisé par la Média Positif et Manu Solidaire, en partenariat avec plus de 15 associations, pour permettre à chacun de prendre soin de soi. À cette occasion, nos journalistes ont pu rencontrer Mohammed.
« Bonjour mademoiselle ! » lance Mohammed avec un grand sourire en franchissant les portes de la péniche amarrée dans le 12e arrondissement de Paris. À 76 ans, cet homme sans domicile fixe a été convié à la Journée Positive, un événement solidaire pensé pour permettre à chacun de prendre soin de soi. Et il compte bien en profiter.
Son premier arrêt : la cuisine. « Je veux bien des moules-frites », dit-il aux bénévoles, ravi. Installé à table avec d’autres bénéficiares, il savoure son plat. « Cette journée est très conviviale, ça fait du bien ! Je vous remercie beaucoup », confie-t-il, les yeux brillants de gratitude.
De nouveaux vêtements pour égayer son quotidien
Plus tard, valise à roulettes en main, il grimpe jusqu’au rooftop. Au rythme de la musique, avec l’ambiance de l’association « Y a d’la joie », il fait la queue devant le stand de vêtements. « Je vais prendre ce jean », déclare-t-il avec fierté. Changer de tenue et prendre soin de son apparence permettent de lui regagner un peu de dignité.
Né en 1949 en Tunisie, Mohammed est arrivé en France il y a 53 ans. Il a d’abord travaillé dans le bâtiment, puis dans la restauration. « J’ai travaillé dans de grandes maisons comme au Petit Poucet à Levallois », raconte-t-il, fier de son parcours. Mais la vie ne l’a pas épargné. Aujourd’hui sans-abri, il dort à Roissy, « dans un petit coin tranquille ». « Je ne suis pas tout seul dans la rue, je suis avec des amis, on discute, on rigole » se réjouit-il humblement.
« Je suis positif depuis toujours ! »
Malgré les difficultés, Mohammed garde le sourire : « Je suis positif depuis toujours ! Il ne faut pas regarder en arrière, il faut regarder devant. ». Il apprécie les services disponibles pour les sans-abri à Paris, notamment les douches, les restaurants solidaires et les consignes. « Si un sans-abri vous dit qu’on n’a pas accès à l’hygiène, c’est un menteur », lâche-t-il.
Il admet toutefois cacher sa situation à sa famille, par honte et pour ne pas les inquiéter. Mais une bonne nouvelle se profile pour lui : son assistante sociale est en train de lui trouver un logement ! Avec Mohammed, c’est presque 1000 personnes démunies qui se sont regroupées sur la péniche du Mazette à Paris, pour partager des moments hors du temps et hors de leur quotidien.
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Adèle Delechat, journaliste rédactrice
Le 04/05/2025
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