Lorsque Benjamin Ferré a commencé l’aventure, il ne savait pas qu’il deviendrait marin. Voici comment il a été projeté dans la voile jusqu’à courir l’épreuve la plus difficile au monde.
Un aventurier, c’est souvent difficile à définir. L’aventure est au bout de la rue, elle est aussi au bout du monde. L’aventure peut être romantique, comme elle peut être professionnelle. Ainsi, une aventurière ou un aventurier échoueront toujours à se définir en peu de mots. Benjamin Ferré, lui, est un véritable aventurier ! À 32 ans, il a été marcheur, auto stoppeur, pilote, et aujourd’hui : il est navigateur.
Benjamin Ferré, l’aventurier de 22 ans
En commençant l’aventure par la terre, Benjamin Ferré n’a pourtant pas commencé petit ! C’est sur le célèbre rallye du 4L Trophy qu’il commence en traversant les dunes brûlantes du Maroc en 2010. Mais le véritable déclic, c’est son tour du monde de 40 000 km en stop. Benjamin parcourt 3 continents et pas moins de 26 pays au cours de l’année 2012. En ramenant 80 heures de vidéos, il en tire un film d’une heure et demie qui lui a pris une année à monter. Son véritable vecteur ne sera pourtant pas terrestre.
En effet, les années qui suivent, Benjamin s’intéresse à la voile et fait notamment deux belles aventures qui à elles seules mériteraient un livre. Une de ses aventures en 2015 le conduit à traverser l’Atlantique sans aucune assistance GPS. Comme les anciens navigateurs, il s’oriente au compas et au sextant ! Dans une interview, il décrit d’ailleurs ce qu’il sentait comme nécessaire : revenir aux fondamentaux. “L’essence même de la navigation des anciens explorateurs”. C’est cette traversée risquée qu’il a menée avec deux amis pendant trois mois et demi qui le projette définitivement sur la voie maritime.
Une révélation !
La mini transat’, c’est l’instant où Benjamin Ferré a véritablement démontré son courage. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas la voile, il s’agit d’une courte course en solitaire sur un petit voilier de 6 mètres de long. Objectif : traverser l’Atlantique, d’où son nom, la “Mini Transat”. La course est accessible aux néophytes tout en représentant un défi certain : le bon endroit pour démarrer.
Et pour le coup, Benjamin Ferré démarre très fort. Il se démarque d’emblée en se hissant au podium de la course. De son propre aveu, la mini Transat de 2019, c’est un changement de vie qui s’est joué à sept heures près. Et il relate d’ailleurs son succès dans sa rencontre avec Le Média Positif.
Un célèbre scribe l’aura dit : “la vie, c’est avant tout des rencontres”. Et son nouveau succès lui apporte l’attention de Jean Le Cam, un poids lourd de la voile française. Surnommé le “roi Jean”, son palmarès ferait trembler les explorateurs les plus aguerris ! C’est notamment lui qui incite Benjamin Ferré à continuer, en le convainquant qu’il était prêt pour le Vendée Globe. Car Benjamin, non content d’être entré en Transat sans vraiment de connexions solides avec le milieu, progresse très rapidement.
La course au Vendée Globe
Mais un Vendée Globe, ça ne s’improvise pas. La course fait peur même aux plus grands. Il s’agit de faire un tour du monde, en solitaire. Sans escale… Sans assistance… Et sur monocoque. Dans le milieu, c’est “L’Everest des Mers”. En outre, de la même manière que pour des Jeux olympiques, on se prépare pendant des années. Benjamin Ferré, lui, s’est préparé en participant à la route du Rhum en 2022. A l’heure où ces lignes sont écrites, il s’est embarqué sur la Transat Jacque Vabre. Ces deux courses n’ont pas vocation à être gagnées. L’enjeu, c’est de faire connaissance avec le bateau du Vendée Globe.
Cette course, Benjamin Ferré l’attend de pied ferme en 2024. Il devrait partir en novembre des Sables d‘Olonne pour la course la plus difficile qu’un aventurier puisse tenter.
Adrien Tydgadt