Le 27 avril, la péniche Le Mazette s’est transformée en endroit de solidarité à l’occasion de la « Journée Positive », organisée par Le Média Positif et Manu Solidaire. Coiffure, dons de vêtements, ateliers bien-être, formations aux gestes qui sauvent… Parmi les nombreuses animations proposées aux personnes en situation de précarité, une expérience a intrigué autant qu’émerveillé : des séances d’hypnose !
« Regardez mes doigts… Respirez… Et laissez-vous aller. » Florian, connu sous le nom de Hypnétique sur les réseaux-sociaux, hypnotiseur de spectacle, déambule sur les trois étages de la péniche, à la rencontre des bénéficiaires. Que ce soit sur le rooftop, dans la salle principale ou entre deux étages, il s’arrête, engage la conversation, et propose en toute simplicité : « Vous voulez tenter l’expérience ? »
Et nombreux sont ceux qui acceptent, intrigués par cette pratique que quasiment personne n’avait eu la chance de vivre auparavant. « Mon rôle ici, c’est de leur faire découvrir à quel point l’état d’hypnose peut être incroyable, même s’ils n’y croient pas », explique-t-il.
Oublier son prénom, rester collé au sol… et rêver un peu
Dans un coin, un jeune homme éclate de rire : il est convaincu d’avoir perdu son prénom. Plus loin, une femme croit avoir gagné de l’argent avec un ticket à gratter. Ces démonstrations étonnantes attirent les curieux… et les sourires. « Ce sont des phénomènes classiques en hypnose de spectacle, mais pour eux, c’est une première. Et moi, je vis leur émerveillement comme si c’était aussi la mienne », raconte Florian.
Mais au-delà du spectacle, l’objectif est clair : proposer une parenthèse dans des vies parfois très rudes. « L’hypnose permet de vivre une forme de rêve éveillé. C’est temporaire, oui, mais ça donne un peu de magie, et parfois, c’est tout ce dont on a besoin. » explique-t-il.
En initiant les bénéficiaires à l’état hypnotique, Florian plante une graine : celle de l’hypnothérapie. « Quand on réalise qu’on est réceptif, on se dit qu’on pourrait peut-être l’utiliser pour soi : pour le stress, les phobies, ou même l’arrêt du tabac. » Parmi ses gestes symboliques, il aime offrir un « bouton du bien-être », installé à la base du poignet. « Quand ils appuient dessus après la séance, ils ressentent un shoot de bien-être. Certains le gardent plusieurs jours. C’est mon petit cadeau. » avoue-t-il.
Une première avec ce public et déjà une envie de recommencer
S’il est habitué à partager l’hypnose dans divers contextes, cette journée avait une saveur nouvelle. « C’est la première fois que j’interviens auprès de personnes en grande précarité. Et j’ai été agréablement surpris. L’accueil, la curiosité, les sourires… c’était très fort. » Bénévole engagé, notamment chaque 24 décembre auprès de sans-abri, Florian n’a pas hésité à répondre présent. « Ce genre d’événement, c’est exactement pourquoi je fais ce métier. »
Alors que les participants remontent ou redescendent les ponts de la péniche, beaucoup s’arrêtent pour le remercier. Certains repartent encore un peu ailleurs, l’esprit léger. Florian, lui, reste touché : « Ce que je préfère, c’est l’effet « waouh ! ». Surtout chez ceux qui n’y croient pas. Ce moment, ils s’en souviendront toute leur vie. Et moi aussi. »
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Adèle Delechat, journaliste-rédactrice
Le 21/05/2025
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