Face à la pénurie de talents pour couvrir les postes vacants, les associations du secteur social et médico-social s’organisent ! Les 15 et 16 septembre dernier se tenait à Nantes, la Mêlée, un évènement pour présenter celles et ceux qui accompagnent les plus vulnérables d’entre nous, et convaincre une nouvelle génération portée par l’envie d’être utile à la société.
Aujourd’hui, en France, le secteur du travail social et médico-social rencontre d’importantes difficultés de recrutement. Cette problématique touche toute la population, des personnes handicapées qui n’arrivent plus à trouver d’aide à domicile jusqu’aux enfants en danger n’ayant pas d’éducateur. Au total, Nexem dénombre ainsi plus de 50 000 postes vacants dans cette branche. Tous les métiers sont concernés, quel que soit le niveau de qualification.
La crise du Covid a fait réfléchir : les gens recherchent désormais des métiers qui ont du sens. Et là-dessus, nous sommes bien placés, par définition.
Laurence Jacquon, directrice adjointe de l’ADMR, réseau national associatif de service à la personne
Au-delà du constat, les prévisions sont tout aussi alarmantes. En effet, si d’une part 150 000 départs à la retraite sont prévus d’ici 5 ans, d’autre part les écoles de formation aux domaines du social peinent à faire le plein d’étudiants. Ainsi, sur la période 2010-2017, on constate une baisse 50 % des entrées dans ce secteur de formation professionnelle. Ce décalage entre une demande de plus en plus importante et un manque d’effectifs croissant affaiblit ces missions d’intérêt général et tend à renforcer les inégalités sociales.
Pour dresser ce constat et présenter les facettes méconnues du grand public du secteur social, Nexem a organisé LaMêlée, une rencontre nationale de l’action sociale et de la santé. L’enjeu principal de cet évènement ? Réveiller les vocations pour le travail du social !
Un événement tourné vers l’avenir du secteur social
Tout au long de l’évènement, conférences après conférences, est sorti le constat partagé d’un espoir nouveau. Celui d’une rencontre entre une nouvelle génération engagée qui porte haut l’idée de l’intérêt général et des posts à pourvoir qui répondent à cette quête de sens et d’utilité. Lors de sa prise de parole, Laurence Jacquon, directrice adjointe de l’ADMR (un important réseau associatif de services à la personne) a ainsi évoqué le fait que « la crise du Covid a fait réfléchir : les gens recherchent désormais des métiers qui ont du sens. Et là-dessus, nous sommes bien placés, par définition. »
En effet, souvent trop peu valorisés comme a pu le démontrer Manuel Pélissié, administrateur à NEXEM et directeur général de l’IRTS Paris Ile de France, ces métiers du social ont montré leur importance lors de cette crise sanitaire qui a pu mettre en lumière des hommes et des femmes qui se sont battus chaque jour pour l’humain. Ainsi, ces métiers humanistes devraient pouvoir rencontrer ces jeunes dont 55 % font du « sens » de l’activité un élément prioritaire dans leur choix de carrière ; pour cette génération, l’épanouissement personnel passe fondamentalement par un sentiment d’utilité sociale.
En plus de ses valeurs fortes, le secteur du travail social et médico-social se réinvente en donnant toujours plus de place à l’innovation, un élément particulièrement attractif pour la nouvelle génération. En effet, puisque l’innovation née en réponse aux besoins de la société, ce secteur a toute la légitimité pour développer des solutions qui répondent aux enjeux sociaux d’aujourd’hui et de demain.
Cette importance donnée à l’innovation se retrouve dans l’accélérateur d’innovations sociales « 21 » mis en place par Nexem et La Croix Rouge française qui accompagne, par exemple, « Toutes mes aides » qui révolutionne l’accès aux aides de l’État, « Japet », le premier exosquelette permettant de lutter contre le mal de dos au travail ou encore « Les Elfes » qui mettent en place des équipes de running mixte entre personnes en situation de handicap et salariés du milieu ordinaire pour porter un nouveau regard sur le handicap et favoriser l’inclusion professionnelle.
A l’image de la Mêlée, ces 2 jours d’ateliers, de conférences et de discussions autour de l’action sociale et de la santé, ont montré l’importance du collectif pour trouver des solutions aux défis qui se présentent aujourd’hui, au premier rang duquel la recherche de talents pour occuper des emplois indispensables. Nul doute que cette génération engagée qui arrive aujourd’hui sur le marché du travail trouvera au sein des associations du secteur social et médico-social, une réponse à leur quête de sens et d’utilité sociétale.
Par Hugues de Rosny
Publié le 29 septembre 2022 à 19h31
Le Média Positif avec Nexem