Maurice a fabriqué une Tour Eiffel pour son fils aveugle
Maurice a fabriqué une Tour Eiffel pour son fils aveugle

Maurice a fabriqué une Tour Eiffel pour son fils aveugle

Dans le petit village de Bernwiller, au nord de l’Alsace, un homme s’est lancé un défi fou et profondément touchant : reconstituer à la perfection la tour Eiffel… pour son fils aveugle. Dix ans de travail, des centaines d’heures de patience, des dizaines de maquettes complémentaires, et une émotion immense au bout du chemin. Maurice Hinderer a réalisé une reproduction unique au monde du monument de Gustave Eiffel, uniquement guidé par la volonté de rendre accessible l’inaccessible.

Tout a commencé lorsque son fils Sébastien, aveugle de naissance, lui a offert un livre pour construire une maquette de la Dame de Fer à l’échelle 1/200e. Conçue en contreplaqué de bouleau balte, la maquette est d’une précision exceptionnelle allant même jusqu’à la reproduction du bureau de Gustave Eiffel et sur le nombre exact d’ampoules. 

Victime d’un accident domestique dans les années 1982, Maurice Hinderer a décidé de faire de cet accident une opportunité « pour redonner la vue à son fils », non pas au sens littéral, mais en lui offrant un moyen tactile de découvrir le monde. 

Une œuvre à toucher

Mais la reproduction principale ne suffisait pas. Maurice a donc créé dix-sept autres maquettes, chacune illustrant une partie spécifique de l’édifice – une véritable démarche pédagogique. Mieux encore : toutes sont annotées en braille, permettant à Sébastien de lire, comprendre, et s’approprier cette œuvre universelle.

Cette création est devenue pour eux un véritable « moment de partage », un « moyen de dialogue », une œuvre pouvant être touchée par tous. Sébastien, qui n’avait jamais compris pourquoi tout le monde parlait tant de la tour Eiffel, a ainsi pu s’approprier ce monument emblématique.

De la résilience à la transmission

Aujourd’hui, les maquettes sont exposées à l’Institut pour déficients sensoriels d’Illzach, mais père et fils espèrent leur trouver un lieu plus pérenne, à la hauteur du travail accompli. « Pour qu’un maximum de gens puissent les toucher », explique Sébastien, convaincu que ce chef-d’œuvre a vocation à voyager.

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Jeanne Metzinger

Journaliste rédactrice


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