Méditerranée : un écosystème en danger, l’Accord RAMOGE en première ligne
Méditerranée : un écosystème en danger, l’Accord RAMOGE en première ligne

Méditerranée : un écosystème en danger, l’Accord RAMOGE en première ligne

Pollution, surpêche et réchauffement climatique mettent en péril la biodiversité exceptionnelle de la Méditerranée. Pour protéger ces espèces uniques, l’Accord RAMOGE, signé par la France, Monaco et l’Italie, mène des actions de préservation et des explorations scientifiques depuis près de 50 ans.


La Méditerranée, ses plages de sable blanc, son eau turquoise… Derrière cette image de carte postale, il existe un danger invisible. Sous la surface, une biodiversité fragile lutte pour sa survie, menacée par les activités anthropiques. Et il devient urgent d’agir.

Un joyau protégé par l’Accord RAMOGE

Si la Méditerranée couvre seulement 1 % de la surface mondiale des océans, elle est néanmoins le refuge de près de 10% des espèces marines connues dans le monde, dont  30 % sont endémiques de Méditerranée, et 15 % sont menacées d’extinction. En cause, la pollution, le trafic maritime croissant ou encore le tourisme de masse qui s’invitent jusqu’aux abysses.

C’est face à ces défis que l’Accord RAMOGE, signé en 1976 entre la France, Monaco et l’Italie, se mobilise pour préserver les écosystèmes marins et côtiers de la Méditerranée. Cet Accord vise à protéger la biodiversité exceptionnelle de cette mer tout en encourageant une gestion durable des ressources marines. Une coopération essentielle pour maintenir l’équilibre écologique de la région qui doit faire face au réchauffement climatique, la pollution ou encore les aménagements littoraux.

L’exploration des fonds marins, un enjeu crucial pour la biodiversité

Durant une semaine, scientifiques et chercheurs se mobilisent à bord de navires pour explorer les fonds marins de la Méditerranée. Trois campagnes ont déjà eu lieu, en 2015, 2018 et 2022. Chaque mission a permis de collecter des informations précieuses et inédites jusqu’alors, et la prochaine devrait avoir lieu en 2025 ou en 2026. Au cœur de ce projet, les campagnes d’exploration menées par RAMOGE visent à cartographier et évaluer l’état de santé de zones encore largement méconnues aujourd’hui,  notamment les canyons et monts sous-marins de Méditerranée.

Des résultats encourageants et ambitieux

Les données récoltées lors de ces campagnes fournissent des informations cruciales sur ces écosystèmes particuliers. Une biodiversité importante a été constatée dans certaines zones, notamment celles abritant du coralligène et des coraux profonds. Des espèces rares et plus ou moins menacées ont également été observées. Cependant, presque chaque plongée a révélé la présence de déchets dont de nombreux plastiques et filets de pêche, étouffant les espèces marines, et avec par endroits des étendues de déchets à plus de 2000 m de profondeur. Un pot de yaourt, dont la marque s’est arrêtée dans les années 1990, a par ailleurs été retrouvé intact à ces profondeurs.

Ces observations ne visent pas seulement à informer les scientifiques, elles servent surtout à alerter le grand public et à inciter les autorités à agir face aux défis écologiques qui ne peuvent attendre. Les écosystèmes profonds nécessitent des mesures de protection renforcées. C’est dans cette perspective que les campagnes RAMOGE contribuent à l’acquisition de connaissances permettant de proposer la création ou l’extension d’aires marines protégées. Elles représentent alors un outil de décision majeur dans le cadre de l’objectif européen 30×30, visant à  protéger 30 % de la surface méditerranéenne d’ici 2030, contre seulement 8,3 % aujourd’hui.

Si les grandes décisions politiques sont indispensables, il ne faut pas négliger l’importance des gestes individuels. L’écologie passe aussi, et peut-être surtout, par les petites actions quotidiennes. C’est en changeant les mentalités, petit à petit, que la protection durable de ces trésors marins pourra devenir une réalité !

Les actualités de l’Accord RAMOGE sont à retrouver sur leur compte Instagram, Linkedin, Facebook, et leur site internet.

Juliette Sergent

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.