Marius, un jeune Parisien de 32 ans, a fait un pari audacieux. Vivre de sa passion pour la réparation et la modification des consoles rétro. Une aventure qui a commencé presque par hasard et qui, aujourd’hui, rythme son quotidien.
Dans son atelier douillet, Marius redonne un souffle nouveau aux consoles rétro de jeux vidéo. Réparateur à temps plein, il passe ses journées accompagné de son fer à souder et de ses tournevis pour réparer ces trésors du siècle dernier pour les plus anciens. Communément appelé Modding Marius, le jeune trentenaire répare et transforme ces consoles sentimentales, avec le cœur et avec passion.
Un autodidacte ambitieux
Tout commence en 2017, lorsqu’il répare pour la première fois sa Master System, qu’il souhaite rendre « plus puissante ». Depuis, il n’a jamais arrêté. « J’ai appris à réparer et à moder tout seul les consoles rétro. Il y a des heures de travail derrière. Des heures et des heures de renseignement sur internet, sur des forums, sur Discord, sur des groupes Facebook. Et puis à force ça vient. La soudure au début ça me paraissait très compliquée. Aujourd’hui ça me parait simple », nous raconte Marius.
En 2024, Marius décide de consacrer sa vie professionnelle à cette activité. « Avant je faisais un métier où j’étais continuellement sur l’ordinateur. J’étais toute la journée sur mon écran. J’avais besoin de faire quelque chose de concret. Maintenant je produis des choses et c’est ultra satisfaisant », confit-il. Écouteurs sur les oreilles, il se plonge dans sa bulle spatio-temporelle et fait enfin ce qui lui plaît.
La Game Boy pour les gouverner tous
Le petit faible de Marius, c’est la Game Boy. « J’en ai réparé des centaines encore aujourd’hui je découvre des pannes. J’adore passer du temps, même des heures et des heures pour trouver pourquoi elle a ce problème », sourit-il. Une fois la panne réparée et allumée, le bruit du démarrage est une sorte de Graal et « une satisfaction énorme » pour le réparateur.
Au delà de la technique, la GameBoy c’est aussi la première console que Marius a tenu dans ses mains. « trouver le rush où il parle de ce souvenir à son anniversaire ». Et qui dit GameBoy, dit forcément Pokémon. « Ça a été mon premier jeu uniquement à moi sur GameBoy Color ! », se souvient le réparateur. « J’ai commencé sur Pokémon or. Et c’est sûrement l’un des jeux que j’ai le plus recommencer de ma vie. Je dois toujours avoir une partie en cours d’ailleurs. » Un côté nostalgique mais également très rassurant qui lui procure autant de plaisir que son activité professionnelle.
La nostalgie, ce super pouvoir réconfortant
Marius est aussi touché par les histoires que les clients lui confient. « J’ai souvent des messages très touchants. La plupart des consoles que les gens m’envoient, ce sont des consoles qu’ils ont eu lors de leur enfance. Certains me disent « oh merci, j’ai l’impression de retourner à mon Noël d’il y a trente ans ». » Certaines consoles arrivent abîmées, pleines de stickers, mais ses clients lui demande de ne surtout pas toucher à son apparence. « Les gens y tiennent. Ils veulent garder ces traces du passé. » En plus de réparer, Marius s’emploi à préserver tous ces souvenirs de plusieurs décennies qui rendent ces objets uniques.
Avec son métier, Marius trouve une satisfaction personnelle tout en ressuscitant des souvenirs d’enfance. Console après console, il devient chaque jour plus rapide. Le réparateur souhaite élargir ses horizons, et s’est récemment lancé sur Twitch, où il réalise des démonstrations en direct. De quoi donner goût à une nouvelle génération de réparateurs férue de rétrogaming.
Juliette Sergent