Eva, connue sous le pseudonyme Morphine, vit sans œsophage en raison d’une malformation très rare. Malgré des années passées à l’hôpital et de nombreuses opérations, les chirurgiens n’ont hélas pas réussi à trouver une solution. Mais la jeune femme ne s’est pas laissé abattre et a décidé de partager, sans tabou, son quotidien sur les réseaux sociaux.
Atteinte d’atrésie de l’œsophage, une malformation de naissance qui l’a conduite à vivre ses dix premières années hospitalisées, Morphine a dû adapter son mode de vie à ce handicap. ))
« Je ne mange pas, je goûte. »
Pour boire, la jeune femme de 20 ans utilise une sonde qu’elle connecte à sa gastrostomie. Un procédé qu’elle doit répéter plusieurs fois par jour.
Morphine se nourrit la nuit par perfusion. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle se prive de « manger ». Pour ce faire, la jeune femme utilise un bol qu’elle place sur sa cervicotomie. La nourriture qu’elle ingurgite passe alors par là.
« C’est très important de mâcher pour faire travailler la mâchoire et pour le goût. Et puis je ne vais pas me priver de manger parce que je n’ai pas d’œsophage. »
Un partage sans tabou sur TikTok
Ces techniques particulières, Eva les explique aussi sur TikTok. Elle y partage sans tabou son quotidien un peu à part : alimentation, habitudes de vie.
Sa joie de vivre plaît : très rapidement, elle est suivie par plus de 185 000 internautes.
Si elle raconte son parcours avec légèreté et sourire, le chemin n’a pas été facile. L’adolescence, période déjà compliquée, a été pour elle marquée par un fort sentiment de différence. Montrer sa cervicotomie et sa gastrostomie a longtemps été une source de complexe, tout comme sortir son bol pour manger à l’extérieur.
« Quand je devais manger chez des copines ou au restaurant, je devais mettre mon bol. Mais en fait, je ne le ramenais même pas, parce que je savais que je ne pouvais pas le montrer. »
Briser les complexes grâce aux réseaux sociaux
Les réseaux sociaux lui ont permis de reprendre confiance, de parler ouvertement de son handicap, et de déconstruire certains complexes. Elle se dit aujourd’hui reconnaissante envers sa communauté, qu’elle décrit comme bienveillante.
« C’est ridicule de cacher mon atrésie de l’œsophage devant 10 personnes, alors que je le montre devant des millions. »
Déterminée à ne pas être réduite à sa condition médicale, Morphine souhaite aussi utiliser sa visibilité pour parler d’autres passions : la musique, le doublage et la création de contenus artistiques…
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Jeanne Metzinger
Le 25/04/2025
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