« On est sur un tournoi record », Matthieu Lartot réagit à la victoire du XV de France

Matthieu Lartot, commentateur pour France Télévisions, était à notre micro samedi soir lors du match opposant la France à l’Écosse. Après le sacre du XV de France au Tournoi des Six Nations 2025, il revient sur cette compétition mémorable.

Comment se déroule une journée type lorsque vous commentez un match du Tournoi des Six Nations ?

Matthieu Lartot : La journée commence tôt ! On devait être prêts pour faire 10 heures d’antenne ! À 14h, on a commencé à prendre l’antenne, on a diffusé un documentaire sur l’équipe de France et son parcours jusqu’à ce match contre l’Écosse. Puis, il y a eu les deux rencontres précédant celle du XV de France. Ensuite vient le match des Bleus. On est passé par toutes les émotions, comme pendant le match. La première mi-temps était tendue, l’équipe de France semblait prise par l’enjeu, et on a souffert avec elle. La seconde mi-temps, en revanche, a été plus sereine jusqu’au grand bonheur final ! Ça faisait trois ans qu’on attendait un nouveau titre dans le Tournoi, nous sommes contents de l’avoir vécu ! 

Comment vous préparez-vous pour commenter un match ?

On a des fiches sur tous les matchs et des mémos sur tous les joueurs. On essaye d’avoir des informations pertinentes, des statistiques, mais pas seulement ! La préparation en amont est essentielle. On emmagasine beaucoup de matières, mais l’objectif est de s’en détacher à l’antenne pour être le plus naturel possible. Travailler tout au long des huit semaines du Tournoi permet d’avoir beaucoup d’informations et de matière sur la préparation des matchs. Après, on se laisse porter par l’événement. Être au Stade de France, avec 80 000 personnes, nous fait aussi réagir en fonction du jeu et des performances de l’équipe. Cette année, elles ont été belles, donc on est content !

En tant que commentateur, comment gérez-vous vos émotions lorsqu’un match est aussi intense ?

Il faut faire preuve d’un peu de retenue et de neutralité, mais évidemment, on est quelque part chauvins et fiers de voir l’équipe de France l’emporter ! Tout l’enjeu est de rester nuancé et de rendre hommage aussi à l’équipe adverse. L’Écosse a réalisé un très grand match et nous a embêtés pendant un certain temps. C’est ça, la magie du Tournoi des Six Nations : aucune équipe n’est à sous-estimer. On l’a vue en première mi-temps. Au final, l’équipe de France a livré une édition 2025 très solide !

Vous commentez aujourd’hui avec Dimitri Yachvili. Comment s’est construite votre complicité ?

Elle s’est faite naturellement. On se connaissait depuis longtemps : moi en tant que journaliste, lui en tant que joueur. J’ai suivi sa carrière pendant des années, donc nos automatismes se sont rapidement mis en place. Comme Fabien Galthié avant lui, Dimitri est un ancien numéro 9, il connaît parfaitement le jeu et il est très instinctif dans ses commentaires. On s’est donc vite complété. Et ça fait déjà cinq ans que nous commentons ensemble. Le Tournoi des Six Nations, c’est aussi toute une expérience en dehors des matchs. On commente deux matchs par week-end, ce qui signifie beaucoup de déplacements, d’heures passées ensemble dans les transports et les hôtels. Pendant ces deux mois, je vois plus Dimitri que ma propre femme ! C’est une complicité assez fluide et naturelle !

Le Tournoi des Six Nations terminé, quel est le programme pour la suite ?

Déjà, il y a Stade 2, puis après il y a la Champions Cup, la Coupe d’Europe de rugby, qui va reprendre. Donc on va retrouver les internationaux français sous les couleurs de leurs clubs. Ça ne s’arrête vraiment jamais ! Nous avons aussi beaucoup d’autres événements à couvrir sur France Télévisions, notamment Roland-Garros qui arrive bientôt. On se laisse porter par les événements. 

Un dernier mot sur cette équipe de France ?

Merci et bravo pour ce qu’ils ont accompli ! On est sur un Tournoi record : Louis Bielle-Biarrey a inscrit huit essais, une performance qui n’avait pas été réalisée depuis un siècle. L’équipe de France a marqué 30 essais, battant ainsi le record des Anglais. Thomas Ramos est devenu le meilleur buteur de l’histoire du XV de France. Ces records en disent long sur la force de frappe de cette équipe, qui est, à mon avis, en train de lancer un cycle bleu dans le Tournoi. J’espère que ça ira encore plus loin, peut-être jusqu’à l’Australie dans deux ans, pour aller chercher le seul titre qui manque encore à la France : celui de champion du monde !

Adèle Delechat
Le 16/03/2025

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