Paul Watson, fondateur emblématique de l’ONG Sea Shepherd est désormais libre. Après 149 jours passés dans une prison de Nuuk, capitale du Groenland, le militant écologiste de 74 ans peut enfin retrouver sa liberté et rentrer en France.
Le défenseur des océans ne sera pas extradé. Le Danemark refuse de livrer Paul Watson au Japon. Une décision qui marque la fin de 149 jours d’incarcération au Groenland. Mais aussi un tournant dans une bataille juridique et politique menée depuis plus de dix ans. Le Japon accusait Watson d’avoir perturbé la chasse à la baleine en 2010.
Le 21 juillet dernier, Paul Watson avait été arrêté par la police danoise alors qu’il se ravitaillait en carburant dans un port groenlandais. À bord de son bateau, le John-Paul-DeJoria, il s’apprêtait à repartir pour lutter contre un navire japonais de chasse à la baleine dans le Pacifique Nord. Mais son arrestation répondait à un mandat d’arrêt international émis par le Japon.
Tokyo accuse Watson d’« obstruction forcée au commerce », d’« atteinte à l’intégrité physique », d’« intrusion dans un navire » et de « vandalisme » pour des actions menées en mer en février 2010 contre des baleiniers japonais. À l’époque, le Japon justifiait ses activités en affirmant qu’elles étaient menées dans un but scientifique. Une affirmation fermement contestée par Sea Shepherd qui dénonçait des activités de chasse commerciale.
Le Danemark refuse l’extradition
La décision tant attendue est tombée ce mardi 17 décembre. Le Journal Libération a annoncé que le gouvernement danois refuse d’extrader Watson vers le Japon. « Aujourd’hui, le ministère a décidé de ne pas donner suite à la demande d’extradition de Paul Watson formulée par les autorités japonaises. Cette décision est fondée sur une évaluation globale de l’affaire », note le ministre de laJustice, Peter Hummelgaard, dans un communiqué de presse.
Pour le militant et ses proches, c’est un immense soulagement. François Zimmeray, ancien ambassadeur de France au Danemark et avocat de Paul Watson, s’est félicité de cette victoire : « Le Japon a tenté de faire taire un homme dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’illégalité du massacre industriel déguisé en recherche scientifique. »
Depuis plus d’une décennie, Tokyo cherche à juger le défenseur des cétacés, considéré comme une figure gênante pour ses pratiques de chasse. Surnommé « l’écoguerrier », Paul Watson a consacré sa vie à la défense de la faune marine. En 1977, il a fondé Sea Shepherd, une ONG connue pour ses interventions musclées en mer visant à perturber les activités illégales de pêche. Ses méthodes controversées – mêlant harcèlement des navires, sabotage et actions spectaculaires – lui ont valu autant d’admirateurs que de détracteurs.
Aujourd’hui, libre, il peut reprendre son combat pour la préservation de la nature, un combat qu’il considère indissociable de la justice et de l’humanité. En sortant de prison, le militant a déclaré vouloir continuer à dénoncer l’exploitation abusive des ressources marines. Mais pour l’heure, après 149 jours d’incarcération, c’est auprès de sa famille qu’il compte profiter de cette nouvelle liberté.
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Claire VALENTIN
Le 17/12/2024
Enfin une (très) bonne nouvelle
Il en manque dans le monde des « Paul Watson