L’ancien garde des Sceaux verra son nom inscrit au Panthéon à Paris cet automne, le 9 octobre 2025. Une date symbolique, puisque ce sera l’anniversaire de la loi abolissant la peine de mort.
Simone Veil, Léon Gambetta, Marie Curie… et bientôt Robert Badinter ! Ces personnalités sont toutes inhumées au Panthéon, un lieu où reposent les grandes femmes et les grands hommes de l’Histoire. L’ancien ministre de la Justice y fera son entrée un an et huit mois après sa mort, le 9 février 2024. L’homme politique a exercé plusieurs fonctions à responsabilité : avocat, professeur de droit, garde des Sceaux, président de la commission de révision du Code pénal, ou encore président du Conseil constitutionnel.
Le visage derrière l’abolition de la peine de mort
Robert Badinter a mené plusieurs combats pour rendre la justice plus équitable et la société plus libre, le plus célèbre étant l’abolition de la peine de mort par la loi du 9 octobre 1981. Son obsession pour l’interdiction de cette pratique remonte au procès de Roger Bontems, condamné à mort alors qu’il était innocent. Il sauve et défend par la suite six condamnés à mort.
© Éric Garault / Le Pèlerin
De plus, son engagement pour les droits des homosexuels a marqué sa carrière. À l’époque, la majorité sexuelle pour les homosexuels était fixée à 18 ans, contre 15 ans pour les hétérosexuels. En 1982, il fait annuler cet alinéa hérité du régime de Vichy et abaisse la majorité sexuelle à 15 ans pour les personnes homosexuelles. Cela représente la fin d’une ère discriminatoire et un tournant pour des milliers de personnes.
Il était également très engagé dans la mémoire de la Shoah. Né dans une famille juive émigrée de Bessarabie (l’actuelle Moldavie), Robert Badinter a été témoin de l’arrestation de son père à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce dernier est ensuite décédé en déportation en Pologne.
Il avait refusé l’ordre national du Mérite et la Légion d’honneur
Robert Badinter a réformé de nombreux domaines, comme le système judiciaire et carcéral. Il a aussi œuvré pour la réinsertion des détenus et pour une paix durable à l’international. Emmanuel Macron avait annoncé, lors du décès de l’avocat à 95 ans, qu’il entrerait au Panthéon : « Votre nom devra s’inscrire au Panthéon aux côtés de ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France. » « Robert Badinter n’était pas contre l’idée d’une entrée au Panthéon », confiaient ses proches à un conseiller du président de la République sur France Info. De son vivant, l’ancien ministre de la Justice avait toujours refusé d’être décoré, que ce soit de l’ordre national du Mérite ou de la Légion d’honneur.
À l’automne, Robert Badinter ne sera pas le seul à entrer au Panthéon. Le résistant de la Seconde Guerre mondiale Marc Bloch, assassiné par la Gestapo en 1944, fera lui aussi son entrée dans ce lieu exceptionnel.
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Adèle Delechat
Le 09/04/2025
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