Une brassière innovante pourrait bientôt jouer un rôle crucial dans la détection du cancer du sein. Développée par l’entreprise française Hope, située dans la Loire, cette nouvelle technologie a été présentée au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas.
Le cancer du sein est le cancer féminin le plus répandu, avec plus de 900 000 cas en France. Un diagnostic précoce est essentiel pour améliorer les chances de guérison et réduire l’agressivité des traitements. C’est dans cette optique que Jean-Philippe Massardier, PDG de Hope, une filiale de DTF Médical, a présenté sa brassière dotée de capteurs connectés à une application lors du salon technologique américain.
Ce sous-vêtement intelligent fonctionne grâce à des capteurs situés dans la brassière, reliés à un boîtier placé sur le côté. En seulement 15 minutes, l’appareil mesure plusieurs constantes corporelles à l’intérieur de la poitrine, telles que l’afflux sanguin ou la température. Ces indicateurs clés sont souvent associés à la présence de cellules cancéreuses, selon des études scientifiques. Si l’algorithme détecte des anomalies, l’application conseille à l’utilisatrice de consulter un professionnel de santé. Pour une efficacité optimale, l’utilisation doit être régulière, tous les mois ou trimestre.
Commercialisation prévue pour 2026
Bien que ce dispositif ne remplace pas la mammographie, il permet d’intervenir plus rapidement et d’orienter les femmes vers une prise en charge médicale. L’objectif est de permettre une détection précoce, notamment pour les femmes de plus de 50 ans, mais aussi pour celles ayant déjà souffert d’un cancer du sein ou ayant subi une mastectomie, en particulier les porteuses de mutations génétiques BRCA1/2.
Ce projet a déjà fait l’objet d’une évaluation clinique dans des hôpitaux lyonnais, avec des résultats prometteurs obtenus sur une soixantaine de patientes. En tant que propriétaire du brevet, Hope doit encore obtenir le marquage CE pour l’Europe et la certification de la Food and drug administration (FDA) pour le marché américain avant la commercialisation.
L’accueil du public au CES a été « exceptionnel » selon Jean-Philippe Massardier, avec plus d’une centaine de visiteurs par jour. Le PDG estime que le processus réglementaire pourrait prendre entre 6 à 9 mois dans les meilleures conditions, et jusqu’à 24 mois si des obstacles surgissent. L’entreprise vise une commercialisation pour 2026, avec un investissement estimé à 2 millions d’euros pour finaliser le lancement de la brassière connectée.
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Adèle Delechat