Une femme de 60 ans atteinte du VIH entre en rémission, ce qui serait une première en France. Seuls sept cas de rémission ont pu être enregistrés jusqu’ici dans le monde.
Une patiente atteinte du VIH pourrait être le premier cas de rémission signalé en France. Âgée de 60 ans, cette femme, suivie par les hôpitaux publics de Marseille, serait également la huitième personne dans le monde à entrer en rémission après une greffe de moelle osseuse. Diagnostiquée séropositive en 1999, elle a suivi pendant plusieurs années différents traitements antirétroviraux.
Cependant, en 2020, sa santé se dégrade brutalement avec l’apparition d’une leucémie myéloïde aiguë. Ce type de cancer, qui attaque les cellules de la moelle osseuse, constitue un nouveau coup dur pour la patiente. Face à cette situation, elle subit une greffe de moelle osseuse à l’institut Paoli-Calmettes à Marseille en juillet 2020. Ce traitement lourd vise à soigner son cancer, mais il s’avère également porteur d’un espoir inattendu. Son donneur, porteur d’une mutation génétique rare, permettrait en effet d’empêcher le VIH de pénétrer dans les cellules de son organisme.
Un espoir en France
Vendredi 17 janvier 2025, les hôpitaux publics de Marseille annoncent officiellement ce cas dans un communiqué. Ils confirment que cette mutation génétique spécifique a joué un rôle clé dans la rémission. Et « cette avancée est non généralisable à l’ensemble des patients atteints par le VIH. Cependant, ce résultat ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche sur le virus », annonce le communiqué de presse.
Depuis sa greffe, la patiente a continué à suivre un traitement antirétroviral pendant trois ans à l’hôpital Sainte-Marguerite de Marseille. Des examens virologiques approfondis sont réalisés pour surveiller l’évolution de son état. Les résultats sont sans équivoque : tous les tests montrent une absence totale de charge virale, indiquant une rémission complète.
La particularité du donateur
Malgré cette découverte, les chercheurs restent prudents. Ils rappellent que ce type de rémission reste extrêmement rare et dépend de conditions très spécifiques. La greffe de moelle osseuse est un traitement lourd, réservé uniquement à des patients atteints de pathologies graves comme les leucémies. Cette avancée ne peut pas être généralisée en raison des risques et des contraintes liés à l’allogreffe. Néanmoins, ce cas pourrait ouvrir la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques pour lutter contre le VIH, un virus découvert il y a 42 ans par les équipes de l’Institut Pasteur.
Ce cas rappelle notamment celui de Timothy Ray Brown, connu comme « le patient de Berlin », qui avait été le premier à être déclaré guéri du VIH en 2008 grâce à une greffe de moelle osseuse similaire.
Lire aussi : Grâce à la générosité des donateurs, une fillette amputée obtient sa prothèse
Claire VALENTIN
20/01/2025