Camille Ollier, sourde depuis son plus jeune âge, a brillamment réussi son parcours universitaire. La scientifique a récemment soutenu et décroché sa thèse sur le recensement des cétacés, présentée exclusivement en langue des signes.
Un exemple de détermination. Camille Ollier, une scientifique âgée de 29 ans, est sourde depuis ses 13 mois. Mais son handicap n’a jamais été un frein à son ambition. Au terme d’un parcours académique exceptionnel, elle vient de soutenir et de décrocher sa thèse en langue des signes à l’Université de La Rochelle, en Charente-Maritime. Pendant trois heures, entourée de sa famille et de ses amis, elle a présenté ses travaux devant un jury, accompagnée de deux interprètes. Cette prestation marque l’aboutissement de nombreuses années de travail, mais aussi sa volonté de rester fidèle à sa langue maternelle. En France, elle fait partie des 29 docteurs sourds.
La persévérance, la clé du succès
Lors de ses études, Camille a dû faire face à de nombreux obstacles. Malgré sa capacité à lire sur les lèvres, son accompagnement a été limité dès le lycée, et obtenir des interprètes pour suivre ses cours universitaires relevait du défi. « Un cauchemar », se souvient-elle en évoquant cette lutte constante pour obtenir les aides essentielles à sa réussite. Camille a dû travailler deux fois plus que les autres, accomplissant souvent seule ces efforts invisibles aux yeux des autres. Pourtant, son acharnement a fini par porter ses fruits. Elle a obtenu un contrat financé par le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), avec le soutien de l’Université de La Rochelle, pour son doctorat.
La langue des signes au service de l’étude des mammifères marins
Au cours de sa thèse, Camille a intégré l’Observatoire Pelagis, spécialisé dans l’étude des oiseaux et des mammifères marins. Elle s’est concentrée sur la détection et le recensement des cétacés, notamment les dauphins, globicéphales et cachalots en Méditerranée. Son objectif : améliorer les méthodes de collecte de données pour mieux recenser ces cétacés. Au-delà de son ambition scientifique, elle a dû inventer un nouveau lexique en langue des signes pour nommer ces mammifères marins, qui n’avaient alors aucun équivalent en signes.
La langue des signes n’étant pas universelle et variant d’un pays à l’autre, Camille a également appris la langue des signes américaine au cours de ses études afin d’échanger avec ses confrères scientifiques internationaux. Malgré la charge de travail supplémentaire, la jeune femme n’a jamais abandonné, même lors de ses moments de découragement. Désormais docteure, elle espère que son histoire inspirera d’autres personnes sourdes à suivre la même voie et, surtout, à ne jamais abandonner.
Juliette Sergent
Le 06/11/2014
Mille bravos pour cette réussite, une bonne revanche sur ses détracteurs. En plus un travail au CNRS.
👋👋👋👋👍👍🙏🙏🙏 Camille. C’est incroyable, ce que vous avez fait🏆