Depuis des années, Edouard Bahr bricole et invente des objets pour faciliter le quotidien de son fils handicapé. Des objets dont il partage les croquis et les photos sur Facebook et pour lesquels il reçoit de nombreux messages de soutien.
À 83 ans, Édouard Bahr n’est pas un retraité comme les autres. Installé à Dompierre-sur-Authie, dans la Somme, cet ancien professeur de dessin industriel consacre son temps et son talent à inventer des objets qui simplifient la vie des personnes en situation de handicap. Ce qui commence comme un geste d’amour pour son fils devient rapidement une mission d’entraide suivie par des milliers d’internautes.
En 2011, la vie d’Édouard Bahr bascule lorsque son fils Éric est victime d’un AVC qui le laisse hémiplégique. Face à cette épreuve, Édouard Bahr refuse de rester inactif. « Quand j’ai vu mon fils en difficulté, je me suis dit : je dois faire quelque chose. Alors j’ai bricolé », raconte-t-il. Très vite, il met son savoir-faire technique en avant pour rendre les gestes du quotidien plus accessibles : ouvrir une bouteille, couper des aliments, tenir un livre. « Je pars toujours d’un besoin. S’il y a un problème, il y a forcément une solution ! », assure-t-il.
« Le Vieux Bricole »
« Très vite, je me suis rendu compte que mes solutions pouvaient aider beaucoup d’autres personnes », rajoute Edouard Bahr. Ce qui devait rester un projet personnel prend alors une tout autre dimension. Édouard Bahr décide de partager ses inventions sur Facebook, via sa page « Le Vieux Bricole ». Plus de 42 000 abonnés sont déjà séduits par sa simplicité.
Ce qui fait la force de l’octogénaire, c’est son esprit récup’. Pas de technologies compliquées ni de matériaux coûteux. Tout est fabriqué à partir de ce qu’il a sous la main : bois de récupération, plastiques recyclés, métaux détournés. « Pourquoi acheter quand on peut créer avec ce qu’on a ? Je ne vends rien, je partage. Si mes idées peuvent aider, tant mieux », dit-il avec humilité.
Aujourd’hui, son atelier regorge de plus de 1 700 inventions. À 83 ans, il prouve qu’il n’est jamais trop tard pour faire une différence. Par sa générosité, il incarne l’idée que chaque problème a sa solution, et que la solidarité peut naître dans les endroits les plus simples : un atelier !
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Claire VALENTIN
Le 10/02/2025