La radiothérapie FLASH-VHEE, bien plus performante que la radiothérapie classique, offre un nouvel espoir pour le traitement des cancers difficiles à traiter, voire incurables. Prochainement disponible en France, ce traitement innovant promet de transformer le parcours des patients atteints de cancer, la première cause de mortalité prématurée dans le pays.
Une révolution made in Curie ! C’est dans les laboratoires de l’Institut Curie que la radiothérapie FLASH a vu le jour. La radiothérapie classique, bien que couramment utilisée, comporte plusieurs limitations : elle ne parvient pas à traiter tous les types de cancer et génère souvent des effets secondaires importants.
En revanche, la nouvelle méthode FLASH-VHEE n’a pas ces défauts. Elle délivre des rayons d’une intensité exceptionnelle (environ 10 Gray, contre seulement 2 Gray pour les radiothérapies traditionnelles), le tout en moins d’une seconde afin de détruire les cellules tumorales. L’un des avantages majeurs de cette technologie réside dans sa capacité à épargner les tissus sains, réduisant ainsi les effets secondaires.
En 2011, l’Institut Curie a annoncé la découverte de la radiothérapie FLASH. Cependant, un défi majeur est rapidement apparu : les rayons d’électrons de basse énergie ne peuvent pas atteindre les tumeurs profondes. Certains cancers, notamment ceux localisés dans des zones difficiles d’accès, étaient donc exclus de ce traitement.
© Institut Curie
Des tumeurs localisées jusqu’à 20-30 cm de profondeur traitées ?
Pour résoudre ce problème, l’Institut Curie a mis au point une solution novatrice en combinant le FLASH avec des électrons de très haute énergie (VHEE), permettant ainsi de traiter des tumeurs plus profondes, proches d’organes vitaux. Cette combinaison assure une précision accrue et raccourcit la durée des traitements. C’est dans cette optique que le projet FRATHEA (Flash RAdiation THerapy Electron Acceleration) a vu le jour en partenariat avec le CEA.
Le projet FRATHEA vise à doter l’Institut Curie d’une plateforme expérimentale de pointe. Ce centre de recherche sera ouvert à la collaboration avec divers acteurs académiques et privés, pour accélérer les développements technologiques et les essais cliniques, en particulier pour les traitements en oncologie. Les cancers du poumon, du pancréas, les tumeurs cérébrales et pédiatriques, ainsi que les ré-irradiations, font partie des premières cibles thérapeutiques de la radiothérapie FLASH-VHEE. Ces types de cancer, dont les traitements actuels sont peu efficaces ou trop toxiques, bénéficient grandement de cette avancée. Cette innovation serait capable de traiter des tumeurs localisées jusqu’à 20-30 cm de profondeur, notamment au niveau du cerveau, du thorax et de l’abdomen. Les premiers essais cliniques devraient débuter en 2028.
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“Mieux guérir, moins subir et mieux vieillir”
Actuellement, des essais de radiothérapie FLASH sont menés sur des patients atteints de cancers de la peau. En 2026, l’hôpital Gustave-Roussy recevra une nouvelle machine FLASH capable d’atteindre des tumeurs jusqu’à 20 cm de profondeur, un progrès inédit dans le domaine. Ces essais cliniques devraient s’étendre dans les années à venir.
D’ici 2050, on estime que le nombre de cas de cancer dans le monde augmentera de 77 %, atteignant plus de 35 millions de nouveaux cas contre 20 millions en 2022. Ce constat fait du cancer un enjeu majeur de santé publique. Le professeur Gilles Créhange, chef du département de radiothérapie oncologique de l’Institut Curie et coordinateur du projet FRATHEA, résume les espoirs de cette avancée : « Mieux guérir, moins subir et mieux vieillir : voilà ce que le FLASH promet pour l’avenir de la cancérologie. »
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Adèle Delechat
Le 07/02/2025
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Vive les chercheurs français !
Et s’ils étaient mieux payés, beaucoup plus de Cerveaux resteraient en France et nous redonneraient de l’éclat