Olivier Adam consacre sa vie à écouter les cétacés – baleines bleues, bélugas, dauphins, rorquals et autres géants des océans – pour mieux comprendre leurs modes de vie et leurs interactions. Rencontre.
Pour beaucoup, la première rencontre avec le chant des baleines remonte à 1988, lors de la sortie du film Le Grand Bleu de Luc Besson, avec la musique envoûtante d’Éric Serra. Depuis, l’océan est devenu un espace encore plus exploité et les cétacés voient leur habitat de plus en plus fragilisé. Olivier Adam est chercheur en bioacoustique et écoute l’océan pour le protéger. Il alerte sur la situation préoccupante de l’océan. « Face à un tableau sombre, que peut la recherche ? » se demande-t-il. La réponse, pour lui, réside dans une meilleure connaissance des écosystèmes marins. “Notre connaissance des océans a considérablement augmenté depuis quelques années”, se réjouit le chercheur.
Ces travaux, bien que parfois frustrants en raison du faible impact direct sur les décisions politiques, demeurent essentiels. Ils fournissent une base scientifique que peuvent exploiter les associations, les bénévoles et les institutions pour inciter les décideurs à agir. Comme le résume Olivier Adam, “Je ne suis pas un activiste qui se place entre un harpon et une baleine, mais un chercheur qui expose des faits.” Sa recherche, essentielle pour évaluer la santé de ces mammifères marins se développe dans un contexte d’urgence écologique.
Des recherches pour en savoir plus sur les cétacés
L’un des paradoxes de la bioacoustique, c’est que l’on peut suivre des animaux sans jamais les voir. À travers l’analyse des émissions sonores, Olivier Adam parvient à localiser des cétacés, comme les baleines bleues de l’Antarctique, dont il suit les migrations sans les observer directement. Cette approche exige une patience et une rigueur scientifique exceptionnelles, renforcées par des données recueillies sur le terrain, souvent dans des conditions météorologiques compliquées. « On ne peut faire aucune mesure s’il y a du vent ou de la pluie », raconte le chercheur.
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Pour surmonter ces obstacles, Olivier Adam s’appuie aujourd’hui sur un réseau de relais locaux à La Réunion, à Madagascar et en Guadeloupe. Depuis son bureau à l’Université de la Sorbonne à Paris, il compile et analyse les données pour nourrir ses bases de données. En écoutant et en analysant les sons des cétacés, il contribue à une meilleure compréhension de ces espèces fascinantes et des menaces auxquelles elles font face. Les efforts d’Olivier Adam ont déjà porté leurs fruits. Ses recherches autour de la Guadeloupe ont contribué à la création du sanctuaire Agoa en 2010, une aire marine protégée pour la conservation des mammifères marins aux Antilles françaises.
Claire VALENTIN
07/11/2024
Article très très intéressant! Merci 🙏
Article très intéressant.
Merci beaucoup
Très bon article je recommande
Cet article m’a vraiment fais réfléchir sur notre manière d’étudier la faune et la flore marine. Je pense qu’on a pas assez pris en compte que étudier cet environnement peut déranger les êtres qui y résident. Notre société est vraiment destructrice par rapport au bien-être animal, il faudrait plus prendre en compte ce problème car les animaux sont comme nous … des êtres vivants,on ne vaut pas mieux qu’eux.
Cette article et vraiment formidable et me rend vraiment heureux
Merci à ce monsieur de prendre soin des animaux marins et d’etre aussi humain ❤️❤️❤️
Anonyme