Claire, sirène professionnelle et engagée !

Chaque semaine, Claire enfile sa nageoire bleue et plonge dans le grand bassin de l’Aquarium de Paris. Sous les yeux émerveillés des enfants, elle devient une véritable sirène. Un métier singulier, entre performance artistique, conte de fées et engagement écologique.

Troquer ses jambes contre une nageoire. C’est la vie qu’a décidé de mener Claire, la première sirène professionnelle française. Chaque semaine, elle plonge dans le grand bassin de l’Aquarium de Paris, rempli de poissons rouges, où des spectateurs et de nombreux enfants viennent admirer cette créature légendaire. Une performance aquatique hors norme, qu’elle a imaginée, écrite et construite de toutes pièces. Une vocation née dans l’enfance, nourrie de mythologie et d’univers fantastiques, devenu plus qu’une passion.

Une sirène sortie d’un conte

Quand Claire arrive sur son lieu de travail, c’est tout un monde féerique qui s’active. Grande, les cheveux longs, elle a l’allure d’une héroïne de conte de fées et semble avoir atterri depuis un autre monde. Et elle adore ces univers magiques. Le rose, le violet, le bleu… tout, dans sa loge métamorphosée, plonge dans cette ambiance joyeuse et aquatique. Même son pinceau à maquillage et son porte-bijoux rappellent le personnage qu’elle incarne.

Depuis toute petite, Claire est attirée par le monde marin, les créatures fantastiques, la mythologie, les costumes. À la piscine, elle s’imaginait déjà avec une nageoire à la place des jambes. Les centaures, les licornes, les sirènes… elle ne voulait plus seulement être humaine. Alors un jour, elle décide d’aller plus loin. « Je ne voulais pas avoir de regrets, même si les gens allaient me prendre pour une folle », explique-t-elle. Elle réalise même deux mémoires et se lance dans une thèse sur le thème du mythe de la sirène. En parallèle, elle s’accroche à son envie de donner vie à son personnage imaginaire préféré. À force de persévérance et de travail, elle devient la première sirène de France.

Claire plonge dans une eau à 19 degrés, pendant plus de 10 minutes !

Sous l’eau, une performance à l’aveugle

Chaque semaine, à l’Aquarium de Paris, Claire enfile sa nageoire (13 kilos moulés sur ses jambes !) et donne vie à un spectacle qu’elle écrit elle-même. Chaque queue de sirène est unique, cousue, pensée et moulée pour son corps. Dans le grand bassin, elle devient une véritable créature marine. Elle chante, elle danse, elle parle sous l’eau, en apnée. Elle peut rester une minute sans respirer, puis reprendre son souffle pendant trente secondes, avant de replonger.

Un ballet aquatique de 15 minutes, où elle ne voit rien, ou presque. « Je vois comme une personne qui aurait 2/10 à ses deux yeux, c’est très sombre et flou sous l’eau », raconte-t-elle. Un théâtre à l’aveugle, un peu magique, où elle se laisse guider par ses gestes et son intuition. Et de l’autre côté de la vitre, les enfants ont les yeux qui brillent. Pas de téléphone au premier rang : juste l’instant présent, et un silence presque religieux face à ces gestes remplis de douceur qu’elle offre au public.

Un engagement écologique

Derrière les paillettes et les écailles, Claire est aussi une sirène engagée. « Je ne comprends pas qu’on soit sirène si on n’a pas cet amour pour la faune et la flore marines. » Ce monde sous-marin, immense et encore méconnu, elle veut le défendre. Alors, au cœur de ses spectacles, elle glisse des messages pour sensibiliser les plus jeunes à la protection des océans. Offrir un moment de rêve, oui, mais aussi éveiller les consciences !

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Juliette Sergent, journaliste-rédactrice
Le 11/06/2025