À 39 ans, le meilleur tennisman français depuis Yannick Noah vit désormais les rencontres depuis la cabine en tant que commentateur pour Prime Vidéo. À l’occasion de Roland-Garros, il s’est confié sur sa carrière et ses meilleurs souvenirs au célèbre tournoi français.
- Quel est votre plus beau souvenir de match à Roland-Garros ?
Je me souviens de beaucoup de matchs. On va dire que l’un de mes préférés, c’est certainement celui contre le japonais Kei Nishikori en 2015 . Ce jour-là, il s’était passé plein de choses pendant le match, il y a une poutre qui était tombé dans les tribunes. La rencontre avait été arrêtée alors que je menais deux sets à zéro, il était revenu à deux partout puis j’avais finalement remporté le cinquième set. À la fin je m’étais allonger sur le cours. Il y avait beaucoup d’émotion et une belle ambiance. Tout ce qu’on aime dans le tennis !
- Comment vous préparez-vous à jouer un match à Roland-Garros devant votre public ?
Il y a forcément une pression supplémentaire quand on joue devant son public. Mais pour moi, elle a toujours été positive, et je ne dis pas ça pour faire le fayot (rires). J’avais l’impression de jouer avec un petit supplément d’âme, parce que j’avais tout le public avec moi. J’aimais combattre et ça, le public le ressentait et me poussait à chaque fois à fond dans tous mes matchs.
J’avais l’impression de jouer contre un adversaire mais avec un allier.
JO-Wilfried Tsonga à propos du public de Roland-Garros
- Certains supporters retiennent un match, c’est celui contre Federer en 2013. Comment l’avez-vous vécu de l’intérieur ?
Honnêtement, pas comme le public l’a vécu. Certes c’était un incroyable exploit et j’étais très fier, mais le surlendemain j’avais un match. Quand tu es dans la compétition et que ton objectif c’est d’aller chercher le trophée, tu ne t’arrêtes pas forcément sur les étapes. Tu fonces et tu regardes toujours devant. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, avec du recul je me dis que c’était assez solide quand même de lui mettre trois petits sets à Roland !
- Avec du recul aujourd’hui, comment vivez-vous le fait d’avoir joué en même temps que Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer ?
Pour moi c’est tout simplement une fierté, mais aussi une injustice. Je me dis que j’ai joué avec les trois meilleurs joueurs de tous les temps pendant 15 ans. Forcément, on peut se demander si j’avais eu la même carrière s’il y en avait eu que deux ou juste un seul (rires). Je préfère garder le côté positif et me dire que j’étais chanceux d’avoir pu jouer dans cette génération-là.
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- Comment vivez-vous les matchs maintenant en tant que spectateur et commentateur ?
C’est assez plaisant, tout simplement parce que je n’ai pas le cardio à 180, ni les muscles qui font mal. Mais, les gens ne crient pas mon nom dans les tribunes pour autant. L’un dans l’autre, on peut dire que je me sens tout simplement à ma place d’ancien joueur et je prends beaucoup de plaisir à ça.
Gaspard Lasmartres